Stéphane, jeune responsable WebMarketing pour une célèbre marque de produits alimentaires a assisté à une superbe conférence sur un outil « magique » de gestion des campagnes d’Emailing. Cet outil est vendu tout packagé dans une offre cloud, GENIALE pas besoin de passer par la DSI.
Je vous la fait courte, Steph va démarrer le projet en autonomie. Il va ensuite se confronter à plusieurs points techniques bloquants. La DSI va devoir intervenir pour recadrer le projet. IL va ainsi le retarder de plusieurs mois en passant pour les gros « casseurs d’ambiance ». En parlant d’ambiance celle entre le DSI et Stéphane risque d’être également un peu tendue.
Bon, ok je sais j’exagère ceci arrive de moins en moins souvent. Mais franchement ça vous fait quand même toujours un peu fantasmé le « shadow IT » non ?
Mais pourquoi utiliser un outil du cloud est une décision aussi stratégique?
Commençons par les missions des DSI en 2020
En 2020, un DSI est un être totalement bicéphale avec 2 missions totalement antinomique.
Dans un premier temps il doit créer un socle informatique, commun, stable et sécurisé pour l’ensemble des salariés.
De plus, il est inconcevable, en 2020, qu’un DSI n’assure pas la sécurité et la confidentialité des données des salariés et des clients.
Enfin, il est constamment « challengé » par les interruptions de services. Et tout le monde a envie de lui « couper la tête » si cela intervient.
Répondre à tous ces besoins demande du temps. Lui et son équipe doivent comprendre, connaitre, maîtriser les outils et leurs impacts.
Dans un temps parallèle, il doit faire face à une économie plus réactive où le time-to-market se réduit et où tous ses interlocuteurs cherchent de la réactivité et de l’agilité.
La DSI est donc confrontée à un paradoxe. Elle doit offrir de la stabilité afin de gagner en productivité et en sécurité tout en s’adaptant à de nouveaux usages dans un contexte où tout concorde pour que l’environnement soit instable.
Les outils cloud sont venus ajouter une couche de complexité aux DSI
Le « shadow IT« , présenté en introduction, est un véritable fléau.
En créant un IT parallèle, ces salariés ouvrent des failles de sécurité.
De plus, ils engendrent une perte d’influence et de confiance de la DSI.
Comme je l’ai dit en introduction, ce risque est toutefois limité.
Une étude de Verizon a montré que seules 16% des entreprises étaient prêtes à investir dans le cloud sans l’aval de leur DSI.
A l’inverse, pour 43% d’entre elles, ce type de décision implique toujours une validation préalable de la DSI.
Enfin, 39% prennent une décision collégiale associant directions métier et DSI.
Mais pourquoi inclure la DSI dans le choix des outils « cloud »?
Avoir un Garant de la cohérence et la qualité du système
Il est facile de signer un contrat ou de télécharger un logiciel à l’insu de l’IT.
Cependant, à partir du moment où un logiciel est dans le Cloud, il est impératif de « creuser » les questions de bandes passantes, d’interopérabilité, de sécurité..
Sur ces sujets, et sur le long terme, la DSI pourra être le seul acteur à garantir le bon fonctionnement de l’ensemble du système.
Néanmoins, une bonne DSI saura aller plus loin que la validation de la sécurité des choix technologiques.
En se rapprochant des directions métiers et en travaillant avec eux les projets elle saura être un allié de poids.
En effet, la DSI a de plus en plus une vue transversale des choses, et une très bonne vision des processus clés de l’entreprise.
La collaboration avec les directions métiers est donc la clé pour une organisation efficace sur le long terme.
La DSI doit également être moteur dans ce changement
Le « shadow it » reste un échec pour les DSI.
Cette divergence montre qu’ils sont trop éloignés de l’opérationnel et qu’ils n’arrivent pas à apporter des améliorations qui comblent leurs utilisateurs.
A chaque projet informatique raté, la DSI prend le risque d’un « shadow it ». Comme nous l’avons vu plus haut, ceci est mauvais pour tout le monde.
La DSI doit sortir du cliché où elle ne fait « que » répondre aux besoins des directions métier. Elle doit les anticiper, être proactive dans les innovations.
Ce service maîtrise la cohérence des processus et est le gardien de la mémoire des systèmes. Il est donc le mieux placé pour impulser la transformation et l’innovation dans la société.
En conclusion, le cloud est-il finalement une menace pour les DSI?
Le cloud n’est pas une menace pour la DSI, elle est sa propre menace.
Le temps est venu pour ce service de se réinventer en se rapprochant des directions métiers pour collaborer et pousser son entreprise à se moderniser, digitaliser…
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