Industrialisation informatique !
Mais on n’a pas le temps !
Nous devons au contraire, faire preuve d’agilité, la société a besoin d’aller vite de se réinventer en permanence, de tester un maximum de choses…
Une grande partie des DSI que je connais ont l’habitude de ce message depuis plusieurs années. Et ce n’est plus réservé aux startups ou aux sociétés « digital natives ».
Depuis la fin de la crise du COVID, tout le monde est aujourd’hui concerné pas ce besoin d’agilité et de digitalisation.
De plus, cette dynamique n’a pas échappé au marché avec la montée en puissance :
- Du NoCode pour ouvrir l’agilité aux opérationnels.
- Du NoOps pour faire rêver les directions du monde entier à un système d’information tout automatisé.
Des outils spécifiques, de l’approche par composants…
L’agilité est donc un prérequis à n’importe laquelle des DSI cependant, si cette agilité tourne à l’anarchie informatique vous courrez à la catastrophe (perte de contrôle des coûts, augmentation des risques….).
Le défi sera donc de trouver le meilleur compromis entre l’industrialisation IT et l’agilité.
Pourquoi passer à l’industrialisation de son SI ?
Il y a de nombreux avantages à l’industrialisation informatique :
- La maitrise des coûts est sans aucun doute (pour moi) l’avantage le plus important pour un DSI. Il n’y a que par un réel processus d’industrialisation que nous pourrons piloter les coûts de notre SI.
- La performance opérationnelle. Une industrialisation conduira la société à standardiser ses processus et procédures métier. Un gain de performance assuré qui amènera une meilleure productivité des équipes.
- La transformation digitale de la société. C’est un sujet que j’ai souvent évoqué, la vitesse d’adoption des technologies étant beaucoup plus rapide que par le passé. Il est aujourd’hui indispensable (pour TOUTES les sociétés) de sans cesse travailler sa digitalisation. Ceci sera beaucoup plus facile avec une industrialisation informatique fiable.
L’industrialisation informatique est un facteur clés de succès indéniable de la performance globale de l’entreprise.
Comme l’après crise COVID montre une hausse des dépenses IT. Il y a fort à penser que toutes les sociétés vont être concernées par ce sujet :
Encore faut-il savoir comment l’aborder sans que ce soit vécu comme un frein pour toute la direction.
Comment démarrer un processus d’industrialisation informatique ?
D’abord il faudra, comprendre LE « système ».
Pour démarrer une industrialisation informatique d’abord il faut bien comprendre LE « système » dans lequel évolue le système informatique.
Il est possible que lorsque vous avez lu « système » vous avez pensé système informatique. Mais ce n’est pas uniquement cela. De mon point de vue une société est un système complexe qui a sa propre existante et son propre fonctionnement.
Par exemple, le schéma ci-dessous présente sous forme de graphe le système complexe d’un réseau social. Imaginez l’organisation d’une multinational (Amazon par exemple avec plus de 1,5 millions de salariés)… il y a de forte chance que ce soit exactement la même chose, peut être en pire.
Pour démarrer une industrialisation informatique il faut avoir les idées les plus claires possible sur les rouages de ce système car (comme tous les système) le risque de chaos est omniprésent.
Les outils pour faire cela sont :
- Un audit de gouvernance du système d’information.
- Un schéma directeur, schéma des flux, schéma organisationnel.
- Une organisation des processus clés.
- …
Une fois correctement décrit il faudra le partager, l’expliquer, le valider…
Une fois validé par tous les métiers, ce système devra être challengé avec la vision d’avenir de la société.
Sans cette vision, impossible de valider une industrialisation cohérente de votre système d’information.
Ensuite il faudra, industrialiser d’abord les processus métier.
L’artisanat coût cher à une société et ça ne sert à rien de penser industrialisation informatique sans industrialisation des processus métier.
A ce moment, le DSI devra être épaulé, impossible pour lui de mener cette mission seule.
Il devra amener, grâce à la première phase d’analyse, une priorisation des processus métier à mettre en place.
Cependant l’industrialisation des métiers devra être réalisée en étroite collaboration avec les directions opérationnelles.
Les outils pour cette phase seront :
- La cartographie des processus.
- L’analyse des processus existant (chiffrer la performance, chiffrer les couts…)
- Prototyper et tester les processus clés.
Enfin, il faudra chiffrer, planifier et organiser.
A ce moment il faudra parler TCO (Tocal Cost of Ownership).
Ce terme (peut être barbare pour vous) représente le coût global d’un bien ou d’un service tout au long de son cycle de vie. Cette méthode de calcul prend aussi bien en compte les coûts directs que les coûts indirects.
Bill Kirwin, analyste chez Gartner à l’origine de ce concept, définit le TCO comme : « le coût total d’acquisition, d’utilisation, de gestion et de retrait d’un actif sur l’ensemble de son cycle de vie ».
C’est, selon moi, le meilleur moyen pour adresser une problématique d’industrialisation.
Une fois cet exercice réalisé il vous faudra :
- Définir et valider un cahier des charges, dans un cadre budgétaire.
- Développer, intégrer ou paramétrer la cible technique et/ou technologique (sans négliger le process de test et de conduite du changement).
- Mesurer la performance, les bénéfices et gérer le support et les cycles d’amélioration continue (tout en garantissant la sécurité des données et les échanges).
Pour finir, comment allier agilité et industrialisation informatique ?
Pour atteindre ces deux objectifs (à première vue antinomique) il y a plusieurs choses à respecter :
- Dans un premier temps, l’industrialisation doit être considéré comme un projet d’entreprise et non pas porté uniquement par la DSI. Une bonne répartition de la gouvernance des systèmes d’information pendant cette période de changement vous aidera à gagner en agilité.
- Dans un second temps, il vous faudra penser micro-services, API, GraphQL, headless commerce (pour les e-commercants…) ce sont des approchent qui vous garantirons une réelle agilité sur le long terme.
- Ensuite, il vous faudra penser à l’infrastructure , nous avons parlé du noops en introduction ce sont des concepts franchement importants pour aborder ces démarches et ça vous amènera une forte agilité (en mélangeant les concepts d’agilité et d’infrastructure).
- Après, commencez à ouvrir (doucement et de façon encadré) les outils nocode qui permettront aux opérationnels de gagner facilement et rapidement en agilité. L’automatisation à un rôle très important dans l’industrialisation, le nocode peut être un bon début pour aborder ces sujets cependant (sur la durée) je vous conseille de réfléchir à des processus de RPA.
- Enfin, la clé du succès, sera sans aucun doute une bonne méthode. Intéresser vous aux méthodes agiles, aux et déploiements par lots….